Prêts immobiliers : les taux d’intérêt remontent légèrement en septembre
Depuis un an, c’est la première fois que les taux d’intérêt remontent. Faut-il en déduire qu’ils ont atteint leur niveau plancher ? L’Observatoire Crédit Logement/CSA publié pour septembre relève des taux moyens à 1,18 %, contre 1,17 % en août, le taux le plus bas jamais atteint.
Pas d’inquiétude selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA
Malgré cette légère remontée, les taux restent encore 5 fois moins hauts qu’il y a 20 ans et 12 fois moins qu’il y a 40 ans. L’Observatoire, à l’inverse des pouvoirs publics, se veulent rassurants :
“Il n’y a pas de bulle. Le risque des opérations est juste un peu plus élevé.”
Selon lui, les taux d’intérêt des crédits immobiliers devraient encore baisser ce mois-ci.
Records d’encours en septembre
A raison de 1 050 milliards d’euros, le secteur du crédit immobilier reste très dynamique, dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier. Les encours de crédit battent des records depuis le début de l’année, en progressant de plus de 6 % en moyenne annuelle.
Le contexte des taux d’intérêt très bas a été facilité par une politique monétaire ultra accommodante de la BCE. Autre levier des taux bas, la concurrence accrue des banques, qui prêtent beaucoup à taux plus bas, quitte à rogner leurs marges, et sont moins regardantes en termes d’apports personnels. L’Observatoire souligne que “grâce aux taux historiquement faibles, les banques acceptent de prêter… à des emprunteurs dont l’apport personnel est plus faible”.
Augmentation de la durée moyenne des prêts immobiliers
Depuis 2014, la durée des prêts immobiliers a augmenté en moyenne de 30 mois. Elle est actuellement de 227 mois, soit moins de 19 ans. Il y a 5 ans, elle n’était que de 210 mois, soit 17 ans et demi.
L’observatoire Crédit Logement/CSA considère que les taux bas facilitent l’accès à l’emprunt immobilier des jeunes et primo-accédants aux prêts immobiliers, avec des apports personnels et des revenus équivalents.
Le HCSF craint la surchauffe
A l’encontre du discours lénifiant de l’Observatoire, le diagnostic publié par le Haut Conseil Stabilité Financière au début du mois pointe les risques des taux bas, tant pour les consommateurs que pour les banques. Les autorités estiment que le crédit pourrait connaître un emballement dangereux.
Des taux extrêmement bas augmentent en effet le nombre de renégociations, vecteur d’une détérioration des marges bancaires déjà faibles. A l’heure actuelle, elles représentent 22 % des dossiers de crédit immobilier, loin cependant des 60 % de 2017. Elles n’étaient qu’à 16 % en début 2019.
Source: actual – Prêts immobiliers : les taux d’intérêt remontent légèrement en septembre